Comprendre l’inflation : bases économiques et implications pour vos placements
- Antoine Pasquet
- 14 juin
- 3 min de lecture
1. Qu’est-ce que l’inflation ?
L’inflation désigne une hausse générale et durable des prix dans une économie. Elle se traduit concrètement par une baisse du pouvoir d’achat de la monnaie : avec 1 euro, on peut acheter moins de biens ou de services qu’auparavant.
Exemple : si une baguette coûtait 1 € en 2021 et 1,10 € en 2022, l’inflation sur ce produit est de 10 %.
L’inflation n’est pas une anomalie. Elle est une composante structurelle des économies modernes. En France, elle est mesurée chaque mois par l’INSEE à travers l’Indice des Prix à la Consommation (IPC), qui suit l’évolution d’un panier moyen de biens et services.

Point d’apprentissage → L’inflation correspond à une perte de pouvoir d’achat liée à une hausse générale et durable des prix → Elle réduit la valeur réelle de la monnaie dans le temps → Tous les biens et services ne sont pas affectés de manière homogène.
2. D’où vient l’inflation ?
Trois causes principales :
Un déséquilibre entre l’offre et la demande, par exemple en période de reprise économique rapide.
Une politique monétaire accommodante, avec des taux bas et une création monétaire élevée.
La hausse du prix des matières premières (énergie, matières agricoles).
L’inflation peut également s’auto-entretenir via un mécanisme appelé spirale inflationniste :
Les prix augmentent.
Les salariés réclament des hausses de salaires.
Les entreprises répercutent ces hausses sur les prix pour protéger leurs marges.
Le pouvoir d’achat continue de se dégrader.
Ce cercle vicieux peut devenir difficile à enrayer sans une réponse forte des banques centrales.
Point d’apprentissage → L'inflation peut être causée par un déséquilibre entre l’offre et la demande, une politique monétaire expansive ou des hausses des prix de l’énergie → Ces causes ne produisent pas les mêmes effets sur les différents secteurs économiques → Les réponses économiques à l’inflation dépendent de sa nature (offre vs demande).
3. Mesures alternatives de l’inflation
En complément de l’IPC, certains indicateurs offrent une autre lecture :
L’Indice Big Mac (publié par The Economist depuis 1986) compare le prix d’un Big Mac dans différents pays. Il permet de mesurer la sur- ou sous-évaluation d’une devise de manière empirique.
L’inflation perçue, souvent plus élevée que l’inflation mesurée, reflète le ressenti des ménages, influencé par les produits les plus visibles (alimentation, carburant…).
Point d’apprentissage → L’indicateur principal de l'inflation est l’IPC (Indice des Prix à la Consommation), publié chaque mois par l’INSEE → Il est calculé à partir d’un panier moyen de biens et services représentatifs → D’autres outils comme l’indice Big Mac offrent des mesures alternatives ou comparatives.
4. Impact sur vos investissements
Quand on évalue la performance d’un placement, il est essentiel de faire la différence entre rendement nominal et rendement réel.
Prenons un exemple :
Vous placez 1 000 € à un taux de 4 % par an.
Au bout d’un an, vous avez gagné 40 € : rendement nominal = 4 %.
Mais si, dans le même temps, l’inflation a été de 2 %, votre pouvoir d’achat n’a progressé que de 1,9 %.
Pourquoi ? Parce que les 1 040 € de demain ne permettent pas d’acheter autant que les 1 000 € d’aujourd’hui.
La formule de calcul du rendement réel est :
Rendement réel = (1+Inflation/1+Rendement nominal) -1
Dans notre exemple : (1+0,04/1+0,02) - 1 = 1,9%
Conclusion : la vraie performance d’un investissement est celle qui tient compte de l’érosion monétaire.

Point d’apprentissage → Un rendement nominal élevé peut masquer une perte réelle si l’inflation est supérieure → Le rendement réel mesure l’augmentation du pouvoir d’achat effectif → Il se calcule en corrigeant le rendement nominal de l’effet de l’inflation.
5. Pourquoi cette distinction est essentielle
Tout placement doit être évalué en valeur réelle, c’est-à-dire en tenant compte de l’inflation.
Deux raisons principales :
Un rendement de 3 % avec une inflation à 4 % vous appauvrit.
L’illusion monétaire peut masquer une performance en réalité négative.
Cela signifie aussi que les placements sans risque apparent (ex. livret A, fonds euros) peuvent avoir un rendement réel négatif pendant les périodes d’inflation élevée.
Synthèse pour une stratégie financière préservant votre pouvoir d’achat
Intégrez l’inflation dans chaque décision patrimoniale : un rendement sans correction n’est pas un gain réel.
Vérifiez vos hypothèses de projection : c’est le rendement net d’inflation qui mesure la performance réelle.
Préservez la valeur de votre capital dans le temps : votre objectif n’est pas de faire plus, mais de perdre moins.

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